Aujourd’hui, dans le monde, nous sommes encore bien loin de voir accomplir la prophétie nietzschéenne. Bien au contraire, les nations œuvrent en sens opposé, puisque la culture reste souvent considérée comme asservi à l’économie, aux considérations matérielles d’emploi ou de chômage. Ici et là on proclame ouvertement la nécessité d’adapter la formation aux besoins des économies nationales. Lorsque les besoins de l’économie ne le rendent pas nécessaire, on ne forme pas, on n’éduque pas. Nous tenons la un des critères irrécusables qui permettent d’affirmer que notre monde parle contradictoirement de développement pendant qu’il s’appuie sur une idéologie d’enténèbrement et d’abrutissement de l’homme. Car la nature supérieure, telle que la concevait Nietzsche, devait être dégagée de tout particularisme national, de toute actualité et de toute utilité. L’instrumentalisation de la culture et de l’éducation, voilà le mal fondamental, le péché de tous ceux qui ont oublié que la véritable mission de l’état est une mission pédagogique. C’est dans ce contexte que chacun peut valablement aspirer à être et non uniquement à avoir.
NJOH MOUELLE, de la Médiocrité à l’excellence.
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