
» Respecter le colonisé, c’est d’abord lui dire la vérité. Cette vérité est dure. Elle est même cruelle ».
L’homme s’appelle Zedi Feruzi, le chef d’un parti de l’opposition burundaise, sauvagement abattu près de sa maison, hier samedi 22 Mai. Une autre victime de la barbarie politicienne de « mon autre pays ». Situation dramatique. Mais banalisée, puisque c’est le quotidien sur mon continent, où « ils appellent » cela faire de la politique. Ce que les pères fondateurs définissent comme l’art de gérer la chose publique. Mais comment gérer la chose publique quand elle est devenue le bien d’un seul individu?, Quand elle a été privatisée?
Le pouvoir sur mon continent appartient à un seul homme, à un clan, mais jamais au peuple, quand bien même , les mêmes pères fondateurs nous ont laissé en héritage la démocratie qu’ils appellent » le pouvoir du peuple, par et pour le peuple ».
Sur mon continent, médiocrité obligeant mes » dirigeants » programment et se réclament de la démocratie, et pourtant leurs actions quotidiennes révèlent de coeurs foncièrement nourris par du machiavelisme: » Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser » . C’est froidement celui qui dit non a un système et qui en propose un autre. C’est la » démocratie au bout du canon, de la hache ou encore de la manchette. C’est aller à la rencontre de l’ Idée avec le canon, à la rencontre de la pensée avec la hache et la manchette. Entre temps le président éternellement élu à la tête d’un pays sombrant dans la misère, vit dans une richesse insolente, dans une indifférence sans égale. S’installent alors Mère Misère, tante pauvreté pauvreté, et grand-mère famine. ……conséquence il faut traverser, aller sur l’ autre continent, braver la mer, le désert pour certains, au prix de sa vie.
Et chose étonnante, le responsable c’est toujours l’autre, jamais » moi », jamais » nous ». Si nous sommes pauvres c’est parce que nous avons été victime de traite négrière, de colonisation ou même de néocolonialisme. Et l’on se complaind à ressasser le passé. Ainsi les dirigeants de mon continent, ces vampires qui se cachent sous des costumes, des gros boubous pour certains, rejettent la responsabilité de leurs cruauté, de leur « ininteligence », de leur inhumanité présentes et à venir sur l’histoire, le passé. Ainsi la roue de l’histoire de mon pays en tournant écrase des innocents…réduit au silence des personnes qui ne demande qu’à vivre.
Aux proches de toutes ces victimes mes sincères condoléances. A ceux et celles qui luttent pour un monde juste, mes encouragements, mes amitiés….
THERA
Tribune libre !