Archives quotidiennes : 30 octobre 2013

La démocratie au bout du gouffre !!!

La démocratie au bout du gouffre en Afrique

L’univers sociopolitique de l’Afrique ne laisse plus personne indifférent. Un concept saillant, la démocratie, est devenu monnaie courante sur le continent. La démocratie devient un mot et non l’être d’un modus vivendi ; un programme galvaudé et non un plan d’action pour sortir les peuples de l’éternel retour de la misère sous toutes ses formes. A quoi ça sert, pour un africain, de se dire démocrate, si le pouvoir est entre les mains d’une poignée d’hommes enragés au lieu d’appartenir au peuple ? Au fait, de quoi s’agit-il quand on parle de démocratie ?

La sagesse antique et contemporaine nous fait croire et penser que la démocratie est le gouvernement du, par et pour le peuple. C’est le peuple qui donne le ton, le rythme du chant du pouvoir. Dans ce sens, le peuple est la source d’où découle le pouvoir et où il s’oriente. Le peuple est en quelque sorte, l’essence et la finalité du pouvoir. Considéré sous cette perspective, un régime démocratique est contraire à tout pouvoir qui n’émane pas du peuple. Mais, comme tout le peuple ne peut  exercer le pouvoir, il le délègue à un petit nombre d’élites. Et celui-ci l’exerce à sa place. Ce choix est fait à  travers des élections transparentes  et libres.  Le pouvoir est donc temporairement délégué à l’élite, qui se doit de rendre compte avant tout au peuple, le vrai détenteur du pouvoir. Il s’agit fondamentalement d’un mode de gouvernement qui donne aux gouvernés d’être copartageants de la gestion de la chose publique, tout en respectant l’autonomie du pouvoir judiciaire, législatif et de l’exécutif.

Si la démocratie est le gouvernement du peuple, que dire alors de l’Afrique où les  « mêmes » politiciens, prennent en otage des peuples fatigués d’un jeu électoral qu’ils n’arrivent pas toujours à comprendre. En Afrique, le pouvoir ne vient pas du peuple ni n’est dirigé vers lui. C’est un jeu de calcul d’éternels présidents. Nulle part ailleurs nous ne rencontrons des présidents qui ont plus de 15 ans de pouvoir, sauf en Afrique où l’on trouve au moins une huitaine et ce, malgré les multiples élections « libres et démocratiques ». S’agit-il de la peur chez le gouvernant de lâcher un poste aux avantages lucratifs insoupçonnés par le peuple ? Ou alors, l’homme étant par nature réticent à tout changement, ne préfère-t-il pas vivre un aujourd’hui malheureux plutôt qu’affronter un avenir incertain ? En tous cas, face à la léthargie de leur peuple, certains n’hésitent même plus à clamer haut et fort que sans eux, c’est la catastrophe ; qu’ils sont le changement.

A la place des voix électorales, s’élèvent les voix des plus forts, des dictateurs avec les mêmes discours calculateurs. Prétendant faire mieux que leurs victimes ou promettant de faire mieux que la dernière fois, ils finissent par commettre les mêmes bêtises. Pareil à des tares sur l’aire de leur nation, ils s’érigent eux-mêmes en gouvernants méprisant leurs sujets, ne se mêlant jamais à eux, hormis pour vider leurs bourses ou pour les exploiter à leur profit selon les termes de Thomas More, ne sachant gouverner qu’en enlevant aux citoyens la subsistance et les commodités de la vie.

Nous l’avons vu au Kenya et en Guinée Conakry. Nous le vivons encore au Zimbabwe où, malgré le non massif de la population à une mascarade de politique, les prétendus experts en politique refusent d’obéir à la logique démocratique de l’alternance. Nous le vivons aussi en Mauritanie où, le naturel qui consistait à conquérir la puissance avec les armes, revient au galop.

Face à une si grave débandade généralisée, nous assistons malheureusement aux mêmes habitudes dans la population : le tribalisme continue de fermer les yeux face aux vérités des urnes. La tribu commande. L’accession au pouvoir d’un fils du terroir devient la garantie d’une participation assurée au partage du gâteau ethnique. Et malgré la misère, nous restons les mêmes, avec les mêmes réflexes identitaires et claniques face aux choix politiques à faire.

Hélas, nous continuons de vivre les  mêmes bassesses et étroitesses d’esprit : sans sens d’honneur. A la voix tenue de la conscience que c’est le peuple qui est le détenteur du pouvoir, a succédé le mensonge, la trahison de notre humanité simplement.

Que faire pour sortir l’Afrique de cette situation qui ne satisfait plus personne ?

Si la roue de l’histoire tourne, celle de la démocratie en Afrique n’en fera pas exception. Ce continent a plus que jamais besoins de dirigeants instruits. Des gouvernants sortis de la « caverne », et capables de faire du pouvoir politique, le service de leurs concitoyens. Des élites qui partageront avec leurs peuples  les  moyens économiques,  politiques et culturels dont ils disposent, pour changer le cours des événements bien attendu, avec leurs concours.

THERA Joseph, paru dans Afrique d’espérance, Kinshasa, 2008 

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Catégories : Actualité, ACTUALITE, Philosophie | 3 Commentaires

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